Parures colorées et ongles vernis, visages dévoilés et mains tendues à l’unisson, joue contre joue, main contre main, Girls Flower, Pink Queen et Boys Flower, les étudiants d’histoire de l’art du lycée Montaigne ont participé au dispositif photographique et performatif de Claire Soubrier, artiste soucieuse de recréer de l’échange, de la dignité et de l’énergie entre les êtres. Dans cette pandémie qui nous prive de communication corporelle et visuelle et de l’accès à l’autre par le toucher, les actions de l’artiste rétablissent du lien social grâce à la pratique d’une photographie participative. Si nos visages sont aujourd’hui fragmentés par le masque et nos corps distanciés par les gestes barrières, traduction d’une rupture profonde et radicale des codes qui assuraient naguère l’unité de la société, du monde et du sujet, l’art doit en effet réactiver du lien par des méthodes de reconnexion et de thérapie corporelle.
La photographie devient le médium par excellence de la mise en valeur de ces besoins essentiels et vitaux en communiquant une image forte nourrie d’esthétique, de positivité et d’énergie. Dans une langue claire et précise inspirée des codes de la mode, l’artiste utilise la dynamique des groupes restreints, l’interaction des corps et l’usage délibéré de la couleur comme outils de cohésion sociale : souveraineté du visage, adoration des mains, vivacité des couleurs de l’arc-en-ciel et propriétés thérapeutiques du magenta, fonction psychologique de la peau et du contact, la photographie devient ici un art-thérapie susceptible de renforcer notre sensibilité sociale grâce à la mise en scène de notre « hyper-humanité ».
Projet soutenu par la Région Nouvelle Aquitaine (Actions éducatives Nouvelle-Aquitaine : Projets éducatifs jeunesse) et la Mairie de Bordeaux (Aide à la création 2021).